Superetti : l’Algérie était-elle prête pour un supermarché en ligne ?
Qu’importe que les Algériens ne puissent pas encore payer en ligne, que seuls 14% d'entre eux utilisent Internet ou que le e-commerce y soit encore très peu développé, deux jeunes entrepreneurs veulent croire que l’Algérie est prête pour un supermarché en ligne.
Lancée le 24 septembre, Superetti est probablement la première épicerie en ligne algérienne. Les algérois peuvent y acheter les mêmes produits alimentaires, d’entretien et de beauté qu’en magasin, et cela, au même prix qu'en magasin, nous assure Oussama Araar, l'un des deux co-fondateurs. Seule différence : les clients qui dépenseront moins de 5 000 DZD (61$ US) devront s'aquiter de 300 DZD (4$ US) de frais de livraison.
Ce n’est pas un seuil choisi au hasard, explique Oussama : il s'agit du montant moyen dépensé par les algériens tous les 15 jours. Avec un peu d’anticipation, tous les algériens devraient donc pouvoir s’offrir ce service, essaie de me convaincre Oussama. L'entrepreneur espère ainsi toucher, à la fois, les consommateurs qui sont à la recherche du prestige de la livraison à domicile - il propose, pour eux, un catalogue de produits importés - et ceux cherchant à se simplifier la vie. Superreti arrivera t'il à toucher le grand public ou restera t'il un service reservé aux élites ? Le temps nous le dira.
Un site tout jeune
Loin des lancements en grandes pompes de certains gros groupes, Superetti veut se développer à son rythme ; une décision qui repose à la fois sur l’envie de tester le service et sur un manque de moyens financiers - Oussama Arar et son partenaire Lyes Guise ont en effet auto-financé leur projet.
Pour l’instant, seules les commandes destinées à Alger sont prises en compte, et l’équipe de Superetti – composée d'Oussama et deux employés à plein temps, et de Lyes Guise à temps partiel – traite toutes les commandes manuellement. Une fois reçue, la commande est envoyée à une des supérettes partenaires et un des deux employés s'occupe de la récupérer et de la livrer. Avec le temps, Oussama Araar espère avoir son propre dépôt - d’abord logé dans sa maison familiale, puis dans un local dédié - et faire appel à un service de livraison.
Un des défis principaux du site reste le paiement. En attendant que le paiement en ligne soit autorisé en Algérie, Superetti n’a d’autre solution que de passer par le paiement à la livraison. Pour s'assurer du sérieux de chaque commandes, l’équipe est forcée de vérfier chaque commande par télépohone.
Un site maghrébin
Pour rester compétitif, Superetti compte dégager des revenus, non sur les ventes de produits, mais sur de la vente d’espaces publicitaires sur son site ou de service marketing (type insertion de catalogues dans les commandes). Rien n’est sûr encore cependant, m’avoue Ossama, qui préfère, pour l'instant, se concentrer sur le produit.
Et compétitif, il va falloir rester, car Superetti ne sera pas seul longtemps sur le marché. Ardis, la nouvelle chaîne de supermarchés qui souhaite envahir le territoire algérien, vient de lancer son site de vente de produits en ligne. Vu la qualité du site - les produits ne disposent même pas d'une photo - Superetti garde pour l’instant sa longueur d’avance.
Le site va devoir se développer vite et bien s'il veut pouvoir se battre contre des gros groupes comme Ardis, et surtout ouvrir dans toute l'Algérie et le Maghreb comme Oussama l'espère.