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Le Yunus Social Business choisit Tunis pour lancer le premier accélérateur pour entreprises sociales

Le Yunus Social Business choisit Tunis pour lancer le premier accélérateur pour entreprises sociales

Alors que la Tunisie commence à dépasser des années d’insuffisance économique, de stagnation de l’innovation et de corruption systématique, l’entrepreneuriat est de plus en plus vu comme un moyen d’améliorer la situation économique du pays.

Pour de nombreux entrepreneurs, concevoir un projet en ne prenant en considération que l’aspect économique n'est plus suffisant. Ils veulent promouvoir la croissance économique tout en s’attaquant à des problèmes sociaux. La création récente d'un incubateur pour entreprises sociales appelé Lab'ESS en est la preuve.

C’est pour contribuer à cette rencontre du social et de la croissance économique que la Banque africaine de développement (BAD) et le Yunus Social Business (YSB), ont développé l’accélérateur d’entrepreneuriat social iBDA, "lance-toi" en arabe. Le YSB est une organisation fondée et présidée par le Lauréat du Prix Nobel de la Paix, Professeur Muhammad Yunus, qui initie et gère des fonds d’incubation dans l'entrepreneuriat social à travers le monde. Ce programme pilote servira de base pour développer ce modèle unique d'accélération pour entreprises sociales dans d’autres pays à travers le monde.

Lancé en mai, le programme réunit les 11 entrepreneurs, venant de toute la Tunisie, sélectionnés pour leurs projets variés évoluant dans les domaines de l’artisanat, de l’agriculture, du recyclage ou encore de l’éco-tourisme. Tous travaillent dans un même lieu, l’espace de co-working tunisois Cogite, pour un peu plus de mois de formation intensive.

Au cours de ce programme, ces entrepreneurs seront formés par des consultants  de nationalités différentes du YSB venus spécialement pour l'occasion en Tunisie, et bénéficieront de cours allant du coaching personnel à l’élaboration d’un business plan, en passant par la réalisation de projections financières. Des entrepreneurs et professionnels du secteur de toute la Tunisie, interviendront aussi. Le programme permettra aux jeunes entrepreneurs de développer les compétences, le réseau et les outils nécessaires pour monter et faire perdurer leur entreprise sociale. A la fin du programme, les entreprises accélérées présenteront leur projet à un comitié d'investissement qui décidera d'investir au cas par cas.

J’ai eu la chance de discuter avec Fares Mabrouk, le directeur pays du Yunus Social Business en Tunisie, de sa vision pour le programme et de l’impact que pourraient avoir ces projets sur l’économie et les changements et reformes nécessaires. 

Wamda : Quel est le rôle de l’entrepreneuriat social dans le besoin de réformes économiques en Tunisie ?

Fares Mabrouk : La Tunisie est à la recherche d’un nouveau modèle qui permette de s’attaquer aux problèmes sociaux profonds que connaît le pays. Il manque d’une économie unifiée et solide et d’opportunités professionnelles.  A l’heure actuelle, la Tunisie est au carrefour du changement.

Beaucoup d’organisations à but non lucrative rencontrent des problèmes financiers, et en même temps, la responsabilité sociale des entreprises ne s’attaque pas aux origines des problèmes sociaux du pays. L’entrepreneuriat social offre les avantages technologiques et l’expérience du secteur privé tout en s’attaquant aux problèmes sociaux.

Certaines personnes voient les problèmes sociaux comme une opportunité, alors que d’autres y voient une cause de déprime. A mon avis, ces défis sont des opportunités et je pense que l’entrepreneuriat social peut avoir un impact majeur sur le pays et peut permettre d’enclencher une dynamique de changement.


Rencontre du iBDA à Cogite

Wamda : A votre avis, qu’est-ce que sera la contribution la plus importante du projet YSB ?

Fares Mabrouk : Le projet veut montrer que le succès est possible. La meilleure façon d’assurer la longévité de l’entrepreneuriat social est de parler de ses success stories et de prouver que c’est possible. Le pays a besoin d’une nouvelle génération qui mette en avant le potentiel de l’entrepreneuriat social.

Wamda : Quel est le plus grand obstacle à la création d’une culture entrepreneuriale en Tunisie ?

Fares Mabrouk : A l’heure actuelle, il est impératif que le secteur entrepreneurial se développe. La Tunisie a besoin de donner les bonnes motivations aux individus, de leur donner la force de prendre des risques et de s’impliquer dans de nouvelles initiatives. Il n’y aura pas de transition réussite sans la création d’un nouveau modèle économique. C’est un obstacle que connaissent tous les pays, mais en Tunisie c’est particulièrement fort car la Tunisie doit, en même temps, créer une nouveau modèle de démocratie.

Wamda : Avez-vous des conseils pour les jeunes entrepreneurs?

Vous devez être créatifs et innovants sur tous les aspects ! 

Crédit photo : Cogite

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